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Observatoire des passifs sociaux du CAC 40 : les chiffres-clefs de 2022

11 Juil. 2023 8 min de lecture

L’analyse détaillée des notes annexes aux comptes consolidés des Groupes du CAC 40 donne un aperçu des enjeux financiers liés à l’évaluation et à la comptabilisation des passifs sociaux de ces entreprises à l’échelle mondiale.

Ces passifs sociaux découlent de divers avantages offerts aux salariés ; il s’agit en grande majorité d’avantages postérieurs à l’emploi assimilés à des régimes de retraite à prestations définies.

En cumulé, les engagements de retraite (appelés aussi DBO pour Defined Benefit Obligation dans la norme IAS19) des entreprises du CAC 40 s’élèvent à 170 Mds € (-24% par rapport à 2021). L’engagement moyen est de 4,3 Mds €, allant de 16 Millions € pour Unibail-Rodamco-Westfield à 26 Milliards € pour Stellantis.

Cette baisse globale des engagements retraite s’explique principalement par la forte hausse des taux d’actualisation observée sur l’exercice 2022 :

  • +260bp sur la zone €,
  • +270bp au UK,
  • +220bp aux US.

Outre cette hausse des taux d’actualisation, les engagements ont été impactés par quelques événements exceptionnels, comme l’acquisition d’Equans par Bouygues ou l’externalisation de certains plans de retraites au Canada par Capgemini.

En moyenne les entreprises du CAC 40 ont préfinancé 76% de leurs engagements via des actifs de couverture. Mais les pratiques en matière de préfinancement de ces engagements sont très variables : Les taux de couverture vont de 8% pour Teleperformance à 98% pour Pernod Ricard.

Les provisions comptables, égales à la différence entre les engagements et les actifs de couverture, sont très significatives : elles représentent au global 3,7% des capitaux propres des groupes du CAC 40 (contre 5,6% en 2021). Cette diminution s’explique par la diminution du montant global de provisions (-30%), et par la légère augmentation des capitaux propres en 2022.

Les impacts en compte de résultat et en « cash » de ces régimes sont également des enjeux financiers majeurs pour les entreprises :

  • Le poids médian de la charge IAS19 dans le résultat net des entreprises du CAC40 est de 2,5% en 2022, contre 2,9% en 2021.
  • Les prestations annuelles (paiement « cash » par l’employeur ou le fonds de couverture) représentent 11,0 Mds € à l’échelle du CAC40. En moyenne, ces paiements représentent 3,8% des coûts du personnel.

Conscientes des enjeux, les directions financières de ces grands groupes poursuivent leurs réflexions en matière de réduction des risques, en France et à l’International : externalisation de certains risques, transformation de régimes, réassurance, « risk-sharing », transaction « cash »…

Pour tenter d’améliorer encore davantage leur bilan (provisions, p&l et cash-flows), les entreprises doivent actionner certains leviers, au passif comme à l’actif :

  • Les hypothèses sous-jacentes à l’évaluation des passifs doivent être suivies et régulièrement mises à jour. Des hypothèses trop prudentes peuvent accroitre de façon significative les provisions à passer et les charges annuelles (p&l).
  • Du côté des actifs de couverture, il est indispensable de suivre en continu les performances de chaque support, ainsi que de suivre l’adéquation des placements avec la durée moyenne du passif. Ces actions permettent de valider les décisions prises ou d’effectuer des arbitrages, dans l’optique de maximiser les performances financières des actifs de couverture.
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