Chaque mois, le Conseil d’Orientation des Retraites publie un dossier détaillé sur un sujet retraite.
En février, le COR s’est penché sur les âges de départ, « déterminants importants de la situation financière du système de retraite mais aussi des durées passées à la retraite », à travers une dizaine de documents de travail.
Il en ressort que l’âge effectif de départ suit de près l’âge légal, et évolue en étroit lien avec les modifications réglementaires.
Dans le secteur privé, cet âge a fortement varié depuis 50 ans au gré des différentes réformes, évoluant à la baisse jusqu’en 2008, notamment en raison du succès de la mise en place de la possibilité d’un départ anticipé « carrières longues » dès 2003.
Sous l’effet du resserrement de ce dispositif en 2008, puis du relèvement progressif des bornes d’âge légal avec la réforme de 2010, l’âge effectif de départ en retraite augmente depuis pour s’établir à 62,4 ans en 2016.
Dans l’ensemble des régimes, l’âge moyen de départ en 2016 s’établit à 61,8 ans, soit un âge un peu plus faible que dans le secteur privé, sans que l’écart soit significatif. En effet, les réformes de la fonction publique en 2003, puis des régimes spéciaux en 2008 ont fait converger l’âge légal de départ vers celui des salariés du privé, et seuls les agents des catégories « actives » ou « insalubres », qui regroupent des métiers pénibles ou à risques, bénéficient de possibilités de départ précoce.
Le COR prévoit, à législation constante, que l’âge moyen de départ en retraite augmentera à l’avenir, pour atteindre 64 ans début 2040, sous l’effet d’une entrée plus tardive des actifs sur le marché du travail, de carrières moins continues, et de l’augmentation programmée de la durée d’assurance requise, fixée à 43 ans (172 trimestres) pour les générations nées à compter de 1973.
De ce fait, les artisans de la réforme actuellement en chantier, et qui prévoit la disparition de la notion de durée d’assurance au profit d’un régime universel en points, devront veiller à ne pas renverser la tendance pour la sauvegarde de l’équilibre financier de notre système.
Ces sujets d’âge d’ouverture des droits, d’harmonisation des différents régimes avec maintien ou non de possibilités de départ anticipé mais également d’incitation pour les seniors à rester dans l’emploi occupent d’ailleurs le terrain des discussions entre l’exécutif et les partenaires sociaux depuis le début de l’année.
Enfin, le dossier du COR examine en détail les âges de départ en retraite et les âges de sortie du marché du travail dans les pays de l’OCDE.
Avec un âge légal fixé à 62 ans, la France se situe dans la moyenne basse des principaux pays de l’OCDE, dont les âges d’ouverture des droits s’échelonnent de 60 ans pour le Canada à 67 ans pour l’Italie.
Lien vers l’intégralité du dossier : http://www.cor-retraites.fr/article536.html