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Les « obligations sociales » : un marché en plein essor porté par la crise sanitaire

28 Avr. 2021 7 min de lecture

Le marché des « obligations sociales » ou « social bonds » a été considéré, jusqu’à très récemment, comme le parent pauvre de celui des « obligations vertes » qui bénéficie d’une forte visibilité.

L’année 2020 a marqué un tournant avec une progression de +720% (Bloomberg NEF) des émissions des « obligations sociales » dans le monde. La pandémie de Covid 19, de par son caractère inédit et son ampleur, nécessite des besoins de financements colossaux afin de répondre à des enjeux sanitaires, économiques et sociaux. Les « obligations sociales » constituent un instrument financier idéal dans un tel environnement.

Les « obligations sociales » : des obligations à caractère « durable »

Les obligations à caractère « durable » qui ont vu le jour en 2008, se composent des « obligations vertes », des « obligations sociales » et des « obligations durables ».

  • Les « obligations vertes » ont pour objectif de financer des projets qui ont une contribution positive en termes environnementaux.
  • Les « obligations sociales » ont pour vocation de financer des projets favorisant l’accès à l’éducation, à la santé ou à l’emploi, notamment pour les populations les plus fragiles. Par le passé, les fonds récoltés par les « obligations sociales » ont généralement été utilisés pour le financement des logements sociaux et pour la création d’emploi.
  • Les « obligations durables » ont pour but de financer des projets relevant du pilier « environnement » mais également du pilier « social ».

Une envolée des émissions mondiales des « obligations sociales » sur 2020

Les « obligations vertes » ont bénéficié d’un bel essor sur les dernières années et tendent à constituer un marché plus mature. Bien que moins développé, celui des « obligations sociales » a été porté sur 2020 par la crise sanitaire qui s’est révélée être un véritable catalyseur.

Les « obligations sociales » sont un outil d’aide au financement des charges supplémentaires générées par la pandémie de la Covid-19 et d’atténuation des effets socio-économiques de cette dernière. Elles financent ainsi des projets sociaux liés aux soins de santé et au maintien de l’emploi.

Sur 2020, les émissions mondiales se sont orientées vers la santé (pour 24%), puis l’emploi (pour 22%).

Au niveau de l’Union Européenne, le programme SURE dont l’objectif est d’aider à protéger les emplois et les travailleurs touchés par la pandémie de coronavirus s’inscrit pleinement dans cette logique.

Vers une plus grande diversification des émetteurs

Le marché était marqué jusqu’à présent par une prédominance des émetteurs européens, nationaux et supranationaux.

Le marché européen représente 42% des émissions mondiales (Bloomberg NEF). La France est un acteur majeur en Europe via la Cades et l’Unedic (Bloomberg, CDC, 2020) :

  • Cades : Emissions de 19 milliards d’euros sur 2020
  • Unedic : Emissions de 17 milliards d’euros sur 2020 (soutien aux entreprises via les mesures de chômage partiel)

Le caractère inédit de la crise ainsi que la situation d’urgence plaident pour une plus grande diversification en termes de zones géographiques et d’émetteurs. En avril 2020, l’entreprise suédoise Getinge de matériel médical a réalisé une émission « d’obligations sociales » de près de 94 millions d’euros afin de produire des ventilateurs médicaux.

Souhaitant intégrer le volet « social » et le volet « environnement », l’entreprise Pfizer a procédé à une émission obligataire « durable » de 1,25 milliards de dollars sur 2020.

  • Pilier « Social » : L’entreprise s’engage à s’assurer de la disponibilité du vaccin conformément aux recommandations des organisations mondiales de santé publique. Elle s’engage également à soutenir les populations vulnérables telles que les femmes, les enfants de moins de 5 ans, les personnes temporairement déplacées du fait de catastrophe naturelles…
  • Pilier « Environnemental » : L’entreprise s’inscrit, entre autres choses, dans une démarche de plus grande « efficacité énergétique » et « d’économie de l’eau ».

D’autres « obligations sociales » lancées en 2020 ont permis de lever des capitaux pour financer du matériel et des équipements médicaux, des infrastructures médicales et des projets de R&D pour des médicaments et des vaccins. Elles ont également apporté un soutien financier aux entreprises afin qu’elles puissent maintenir leur niveau d’emploi et financer la réaffectation d’usines à la production d’équipements essentiels.

Ces instruments de financement bénéficieront de deux leviers de développement sur les années à venir que sont les mesures de soutien à l’économie et la vague ISR qui est incontournable aujourd’hui et qui continue tout naturellement à se déployer dans le monde de la gestion d’actifs.

Ce marché est très loin d’être mature ce qui représente un facteur de soutien à un développement pérenne dans le temps. Pour cela, il faudra être en capacité d’assurer un déploiement des « obligations sociales » hors « crise sanitaire ».

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