Le 21 novembre dernier, le Conseil d’Orientation des Retraites a présenté un nouveau rapport sur l’état financier du système de retraite, sur demande expresse du Premier Ministre.
Le cahier des charges était le suivant : nouvel état des lieux de la situation des régimes à horizon 2030 et bilan des solutions possibles pour rétablir l’équilibre en 2025.
Au-delà des polémiques provoquées par des projections qui n’ont pourtant pas été notablement modifiées depuis le dernier rapport de juin, on peut se demander si les travaux du COR ne troublent pas le débat plus qu’ils ne l’éclairent.
Quelles nouveautés depuis juin 2019 ?
Des données de projection mises à jour
Dans ce rapport de novembre, le COR a procédé à la mise à jour des données qu’il utilise pour réaliser ses projections. Il n’en ressort pas de changement dans les hypothèses démographiques (fécondité, espérance de vie, solde migratoire) et de population active.
Le contexte économique, lui, a été revu légèrement à la baisse :
« Par rapport aux prévisions du programme de stabilité d’avril 2019 qui servaient de base au précédent exercice de projection, les prévisions de croissance ont été revues légèrement à la baisse (-0,1 point en 2020 et 2021). »
Côté règlementation, le COR a retenu les dispositions du PFLSS pour 2020 prévoyant la revalorisation au 1er janvier prochain des plus faibles pensions (moins de 2000 €) à hauteur de l’inflation. Les pensions plus élevées seront revalorisées de 0,3 à 0,8 %.
Un solde toujours déficitaire sur l’horizon 2025-2030
L’indicateur le plus observé, le solde financier du système, n’évolue pas vraiment par rapport au rapport de juin 2019, qui projetait un déficit de l’ordre de 0,3 à 0,6 % en 2025.
« Le besoin de financement du système de retraite varierait en 2025 entre 0,3 % et 0,7 % du PIB selon les scénarios et la convention retenue, soit entre 7,9 et 17,2 milliards d’euros ».
A l’horizon 2030, le déficit fluctuerait entre 0,3 % et 1 % du PIB en fonction de la convention comptable retenue, contre 0,2 à 0,8 % dans la précédente édition de juin.
Des dépenses stables, mais des ressources en baisse
Les dépenses du système de retraite devraient rester stables d’ici à 2030, de l’ordre de 13,8% du PIB, en raison notamment des réformes intervenues ces 30 dernières années.
En effet, la baisse du ratio cotisant / retraité à 1,6 en 2030 (contre 1,7 aujourd’hui) est compensée par l’augmentation de l’âge effectif de départ en retraite, qui passe de 62,1 ans en 2018 à 63,3 ans en 2030. De plus, les pensions moyennes devraient augmenter moins vite que le revenu moyen d’activité, abaissant le rapport entre les deux indicateurs de 51,3 % en 2018 à environ 50 % en 2025, et à 47 % en 2030.
La cause du déficit du système est donc à chercher du côté des ressources, en baisse prévisible de 0,3 à 0,7 point à l’horizon 2030 (prévisions plus faibles qu’en juin dernier, de 0,1 à 0,5 point selon la convention comptable retenue).
Comment le COR en arrive-t-il à cette prévision, qui justifierait à elle seule un besoin de financement de notre système de retraite sur les prochaines années ? Ce qui est vivement remis en cause par certaines voix de la sphère politico-économique.
Quelles sont les possibilités présentées pour combler le déficit d’ici 2025 ?
En savoir plus : lire le dernier rapport du COR